La boucle locale, laquelle reste la propriété de l'opérateur historique, outre d'être le support principal au plus près de l'abonné du Service Universel de téléphonie est aussi le support du service ADSL Grand Public et plus généralement de différents services *DSL au catalogue de l'offre de référence France Télécom, et fait l'objet d'une offre spécifique, dans le cas des « lignes longues », pour la résorption des zones rurales inéligibles au Haut-Débit, l'offre dite « NRA-ZO ».
A l'occasion d'une mission récente auprès d'une Communauté de Communes Lotoise, pour un « état des lieux et une expression de besoins » sur 3 communes (environ 600 foyers) comportant des « zones blanches » de Haut-Débit, LEBON-Conseil a été amené à :
tester l'éligibilité d'un peu moins de 600 lignes de façon systématique, analyser les constitutions des lignes « en limite d'éligibilité ADSL-512 et/ou RE-ADSL » soit la plage 65 dB / 78 dB et plus, (marge d'écart aux valeurs théoriques incluse),
rencontrer les habitants de ces territoires, de façon systématique, non-éligibles à l'ADSL en priorité, mais aussi « mécontents de leur service », soit pour cause de débit insuffisant, soit en raison de son instabilité, de sa disponibilité,
effectuer des visites techniques « terrain » dans les foyers ayant soit signalé des dysfonctionnements, soit dotés en Haut-Débit (parfois même en ADSL-512) alors que les valeurs théoriques de leur ligne les rendaient NON-éligibles ..., principalement par relevé des paramètres ADSL (Modem LIVEBOX), les données recueillies étant « croisées » avec les données NRA-ZO disponibles localement, mises à disposition par le CG46,
effectuer un « piquetage global » (lequel ne faisait pas l'objet de la mission) par repérage des infrastructures de la BLC (locaux SR, armoires, chambres, reprises poteaux, PCR, PC, câbles, ...) lequel a permis :
de reconstituer la décomposition en ZSR des territoires concernés (--> carte googlemaps),
de rapprocher cette structure ZSR des constitutions des lignes en limite d'éligibilité, de localiser des SR potentiellement en chambre,
de visualiser l'état d'entretien de la BLC (cf. photos) en commençant à corréler cet état avec des dysfonctionnements signalés localement par les abonnés,
- accessoirement, de rencontrer sur le terrain les sous-traitants de l'opérateur historique, à l'occasion de leurs interventions de maintenance (indépendantes de cette étude).
Un constat a été établi, et mis à disposition du président de la C.C., avec les conclusions (en synthèse) suivantes :
les données terrain contredisent fréquemment les données « 42C » :
abonnés « élus à l'ADSL » alors que leur données théoriques (sans aucun rapport avec celles constatées dans les LIVEBOX) les rendaient NON éligibles
abonnés « non élus à l'ADSL », à l'inverse, alors que leurs données théoriques les rendraient éligibles,
abonnés en ADSL-512 alors qu'ils sont dans une plage d'éligibilité RE-ADSL, et inversement,
modifications de la desserte, négociées « à la hussarde » sur le terrain par certains abonnés, non reportées dans la base 42C,
Partie terminale (depuis le dernier « PC », en théorie) de la desserte, non prise en compte dans les longueurs de ligne, faisant parfois plus d'un kilomètre ...
NB: la conséquence de tout ceci c'est que France Télécom dans cette zone NON-dégroupée rends doublement captifs certains foyers, NON éligibles en visibilité théorique des alternatifs proposant des offres « IP-ADSL » ... (engagement 12 ou 24 mois après raccordement, données théoriques non à jour)
la BLC est très déstructurée (5 ZSR sur une des zones blanches ...) et certains hameaux en Z.B. pourraient facilement être desservis en raccourcissant de 2 à 3 km leur desserte, par changement de ZSR
le service rendu en RE-ADSL est parfois très loin des 512K max qui engagent l'opérateur (certains débits mesurés à environ 100K descendant, et souvent indisponible 24h voire plus, « les lendemains d'orage ou les jours de grand vent »
la BLC est en mauvais état sur certains secteurs :
- PC/PCR ouverts ou non étanches,
- Poteaux à moitié couchés mettant les câbles en tension excessive,
- Boitiers d'épissures multiples suites aux différentes tempêtes suivies de chutes d'arbres/poteaux avec coupures de câbles, les câbles n'ayant pas été globalement remplacés
- Réparations « volantes et provisoires » à base de câble indoor et scotchlocks ...
- interventions pour rétablissement du service (de façon stable et définitive) pouvant durer plus d'un mois ...
Par ailleurs, des discussions « terrain » avec les habituels "sous traitants" locaux et des particuliers ont permis d'identifier des « risques » de dégradation encore plus importants du fait des dysfonctionnements suivants rapportés :
suites aux tempêtes et orages, des infrastructures (PC/PCR, câbles) qui devraient être remplacées font l'objet de réparation provisoires durables ; en particulier, sur ce secteur les QRL (formulaire interne entre FT et ses sous-traitants) visant à remplacer des portées de câble de plus de 28 paires, à intervenir sur les « mises à la terre » détériorées par la foudre, sont repoussées par FT
les règles d'ingénierie édictés par FT et ses sous-traitants ne sont pas toujours appliquées sur le terrain : épissures, présence de 4/10ème en partie terminale, choix des paires, défaut de test spécifique ADSL en fin de travaux, faute d'outil de test dédié en particulier, ...),
il n'existe pas d'exigences spécifiques de FT, sur la spécialisation ADSL de certaines équipes chez les sous-traitants,
en conséquence de tout cela, des défauts d'isolement, de terre, d'étanchéité non traités, subsistent, et entrainent des dysfonctionnement soit constants (pertes de caractéristiques donc de performance en ADSL) soit ponctuels, avec dégradation du service soit partielle soit totale.,
sans parler du « secours énergie » des équipements actifs, dans les « centraux » et « nœuds » de commutation/transmission ...
NDR : un simple « crachouilli » en est le symptôme en téléphonie, celui-ci est plus difficilement quali/quantifiable par l'abonné non averti en ADSL, et seule une demande explicite au 1013 effectuées par les initiés peut le cas échéant déclencher une vérification de la ligne, qui permettra de déclencher une intervention pour localiser le(s) défaut(s) ... Autant être abonné d' ORANGE dans ce cas, sinon gare au renvoi de responsabilités entre alternatif et ORANGE !
Suite à ce constat, l'opérateur historique a été convoqué par le président de la C.C. pour apporter des explications, et proposer des pistes de solution, avant toute discussion visant par exemple à lancer une consultation publique pour un NRA-ZO ...
Conclusion :
Il serait péremptoire de tirer des conclusions hâtives en généralisant cette situation et ce constat à la totalité du territoire national ... les contextes pouvant être différents d'une région à l'autre (le SUD-OUEST a vécu la tempête de 99 ..., la sous-traitance pouvant agir différemment d'un territoire à un autre).
Cependant:
la lecture de certains forums (http://www.aveyronadsl.com ou dslvalley.com pour ne citer qu'eux), les constats que j'ai pu faire dans le LOT, le TARN, à l'occasion de déploiements de réseaux WIFI en zones blanches,
les inquiétudes formulées auprès de l'ARCEP, par certaines collectivités territoriales, confère le fascicule « compte-rendu des travaux du CRIP » publié le 29/9 dernier, en pages 26 et 27, sous-chapitre « d » avec la phrase suivante, reprise en marge « les collectivités s'interrogent sur la politique de gestion par France Télécom de son réseau cuivre en zone rurale » ... plus précisément verbatim : « s'inquiètent d'une propension réelle ou supposée de l'opérateur historique à réduire ses investissements consacrés à l'entretien et à la maintenance préventive de son réseau RTC dans les zones les moins rentables » ...
me laissent à penser que cette « triste réalité » est effective ... au moins dans le grand SUD-OUEST !!
A noter par ailleurs, que France Télécom a présenté (aux inspecteurs généraux de l'administration ayant dressé le bilan, tous réseaux confondus énergie, télécom, transport, ...; voir le rapport ici) des chiffres « pharaoniques » (sans plus de détail, dans le rapport du moins) quant aux couts de remise en état de ses réseaux Mobile et RTC principalement, suite à la tempête KLAUS des 24 & 25 janvier 2009, avec 37,8 millions de ... francs (coquille du rapport?! ou euros...) uniquement pour la Boucle Locale (clients, câbles, poteaux) , dont 14,70 uniquement pour les Landes ... Pour information, un câble cuivre 26 paires coute environ 5,25€ le ml ... hors pose!
Bonjour
Effectivement la même situation est à déplorer en Aveyron. France télécom n'entretient plus son réseau cuivre en milieu rural ou comme vous le dite si bien, le provisoire devient durable.
Que pouvons nous faire à cela? FT reste de marbre devant quelques particuliers de la campagne qui s'agite.
Petite modification à faire, l'adresse d'AveyronADSL est http://aveyronadsl.free.fr/ ou http://www.aveyronadsl.com/
Cordialement
Niko12
Rédigé par : niko12 | 08/10/2009 à 14:20
Vos témoignages (photo, PV de visite technicien, attestation d'abonné ADSL, ...) sont les bienvenus !
Remonter également les fichiers CR de test testads2100.exe d'ORANGE, le n° de TEL de la ligne, pour corréler valeurs théoriques et valeurs effectives ...
L'identification du "poteau FT" porteur de l'installation défaillante (étiquette bleue clouée sur le poteau) est intéressante ... pour localiser dans la ZSR !!
Si l'abonné a un suivi "grenouille" c'est encore mieux !
*** à suivre ***
Rédigé par : mlb9146 | 08/10/2009 à 15:47
Essayez aussi de contacter la préfecture de l'Aveyron ou celle de région (le SGAR) et plus particulièrement le missionné NTIC auprès du Préfet ([email protected] pour la région)
Ce sont eux qui ont en charge de mettre en place les schémas de cohérence territoriale du (très) haut-débit (cf . un autre billet sur mon blog ..), territoire par territoire et on doit les vacciner (avec les rappels qui vont bien) pour qu'ils intègrent la réalité du terrain, et non pas uniquement les données FT brutes ... plus celles fournies par Net-Aveyron ou autres RIP !!
Rédigé par : mlb9146 | 08/10/2009 à 16:21